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LES FONDEMENTS CULTURELS DE LA MONDIALISATION > BIBLIOGRAPHIE > NEXT. PICCOLO ...
   



NEXT. Piccolo libro sulla globalizzazione e sul mondo che verrá

Baricco Alessandro, NEXT. Piccolo libro sulla globalizzazione e sul mondo che verrá Milano, Feltrinelli, 2002, 90 p.
[Traduction française : NEXT. Petit livre sur la globalisation et le monde à venir, Paris, Albin Michel, 2002, 101 p.]

Compte rendu par Bernardo Cinquetti, berre5t@libero.it, novembre 2002.



Alessandro Baricco, 44 ans, est connu surtout en tant que romancier ; mais parmi ses multiples activités on trouve celle de critique musical et littéraire, de personnage télévisuel et de journaliste. Pour la première fois il intervient sur la question de la mondialisation et sur le G8 de Gênes.

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Dans cette œuvre Baricco élabore son message à partir de statistiques, d’événements concrets et de campagnes publicitaires : la mondialisation n’existe pas. Ou pour mieux dire elle n’existe pas encore. Elle est seulement un horizon possible, mais tout incertain encore. Ce dont on parle aujourd’hui quand on dit « mondialisation » est une gigantesque campagne publicitaire pour un monde qui doit encore venir. Mais qui est en train d’organiser cette œuvre de séduction ? À quelle fin veut-il vendre un produit, la mondialisation, qui a déjà ses défenseurs et ses ennemis, ses détracteurs et ses acheteurs, avant même d’avoir été lancé sur le marché, c'est-à-dire d'être devenu un fait historique ?

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Alessandro Baricco commence par constater qu'une définition unanime et bien fondée de « mondialisation » n'existe pas. Ceux qui essayent de définir ce qu'est la mondialisation, le plus souvent, se contentent de citer des exemples pratiques. Baricco en a fait une censément en soulignant les exemples les plus fréquents ; il s’agit toujours d’affirmations du type « Partout dans le monde on peut trouver Coca-Cola », « On peut acheter tout ce qu'on veut en ligne », « N'importe où dans le monde on a vu le dernier film de Spielberg, on s'habille comme Madonna et on joue au basket-ball comme Michael Jordan », etc. Apparemment personne ne se préoccupe excessivement de vérifier la réalité de ses propres affirmations et quand on le fait, l’on se trouve souvent devant d'authentiques mensonges. Évidemment au sujet de la mondialisation beaucoup de monde ne veut être déçu et préfère l’accepter comme un fait.

La conclusion de Baricco est que la mondialisation est un mot surtout médiatique, mais il ne s'agit pas encore d'un fait historique. Il s’agit plutôt d’une gigantesque opération publicitaire. La publicité sert à vendre quelque chose. Qu’est-ce qu'on est en train de nous vendre ? Un monde. Un monde qui encore n'existe pas mais qui deviendra réalité si tout le monde collabore. Un monde auquel les gens veulent croire plutôt que de se soucier de le vérifier. Le moteur de la mondialisation est le même qui a poussé tout développement de la civilisation marchande : l'argent. Mais durant des siècles le développement de l'économie au-delà des frontières nationales a signifié faire la guerre aux fins de donner de nouveaux espaces à l'argent. La mondialisation est un système étudié pour donner de nouveaux espaces à l'argent au moyen de la paix, et ceci constitue le noyau de sa radicale nouveauté. Baricco cite quelques signes déjà visibles : l'argent occidental a conquis les pays communistes substantiellement en les achetant. La solution s’est montrée bien plus pratique que de larguer des bombes atomiques. Seulement il y a cinquante ans larguer des bombes atomiques était le seul moyen connu.

Le mouvement mondialisé de l'argent peut devenir une réalité demain seulement si déjà aujourd'hui on commence à faire circuler l'argent de tous. L’intervention de l'imagination collective est nécessaire pour créer ce nouveau monde, c’est-à-dire qu’il est nécessaire que tous croient que ce monde existe déjà pour que demain il puisse véritablement exister. D’où la nécessité de la mise en place d’un colossal système publicitaire pro mondialisation.

Ici Baricco pose l’analogie entre Mondialisation et Frontière de l’Ouest. Dans les deux cas l'imaginaire collectif est mis en jeu. Dans les deux cas l’imagination précède la réalisation, quoique dans les deux cas elle soit convaincue de la suivre. L'aventure de la New Economy, avec ses promesses de richesse et de facilité pour tous, est analogue au déplacement des chariots vers l’Ouest ; la construction de l'Internet analogue à la construction du chemin de fer du East Coast au West Coast.

D'après Baricco l’on peut affirmer que, dans l'usage actuel, "mondialisation" est le nom qu'on donne à l'internationalisme, le colonialisme, la modernisation, quand on décide de les additionner et de les faire surgir au stade d'aventure collective et épique. C’est clair alors que les exemples que les gens fournissent quand ils cherchent à définir la mondialisation ne relèvent pas du hasard mais, justement parce qu’ils sont faux ou concrètement non pertinents, ils sont profondément exacts : ils nous suggèrent que la mondialisation est une projection fantastique qui, une fois considérée comme réelle, le deviendra.

Cependant la campagne publicitaire est en train d'avoir du succès. Que la mondialisation soit un phénomène irréversible est devenu désormais un lieu commun. Ceux qui disent le contraire sont raillés comme rêveurs manquant du sens de la réalité. Mais qui rêve véritablement ? D'après Baricco il n'y a pas de quoi s'étonner : dans le passé l'argent a réussi plusieurs fois à porter des millions de personnes en première ligne pour se faire assassiner. Le dernier rêve produit par l’argent, la mondialisation, nous demande beaucoup moins. Apparemment.

 

L'on peut peut-être faire à ce livre la critique de trop se concentrer sur les aspects purement économiques de la mondialisation. Cependant l'on ne peut pas lui reprocher d'oublier le rapport nécessaire entre imaginaire-marchandises-technologie. Est remarquable en particulier l’analyse des brands (tels que Nike, Microsoft, Disney) comme phénomènes carrément culturels et d’autre part de la culture savante (tels que la musique classique, Mozart, l'impressionnisme) comme véritables brands du temps jadis.



Bernardo Cinquetti <berre5t@libero.it> - Novembre 2002
   



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